J'étais hier soir invité par le Collectif Azuréen pour les Droits des Orientations Sexuelles (CADOS) pour participer à un débat sur l'homosexualité et la politique, et je m'y suis rendu en temps que militant UDF. Cette réunion s'est tenu en pleine réunion France-Afrique à Cannes, et nous n'étions pas très nombreux, environ une douzaine de personnes.
Je ne vais pas vous en faire un compte rendu pour 2 raisons : la première je n'ai pas pris de notes et la seconde car je voudrais ne parler que de quelques points qui m'ont intéressés.
Partis et vote des homosexuels
Il y a eut un tour des positions des différents partis sur le mariage et sur l'adoption pour les couples de même sexe. Pour résumer, les partis de gauche et d'extrême gauche sont pour[1], l'UDF n'a pas de position officielle, voire même des positions contradictoires (je détaillerais plus bas), l'UMP et l'extrême droite sont contre.
Il a semblé évident que les homosexuels ne voteront pas pour les déclarations des partis sur le mariage et l'adoption, mais sur le projet de société. Je pense que c'est plutôt l'électorat hétérosexuel qui pourrait être amené à tenir compte des positions des partis dans son vote, notamment dans une posture de rejet pour les électeurs âgés.
Genre
Lors de cette soirée j'ai été interrogé sur la position de l'UDF sur la question du genre. Sur le coup je n'ai pas compris, ce qui montre que c'est un problème qui n'est pas connu par le commun des mortel, même pour celui qui fait un peu attention au sujet comme moi. En fait, c'est la question des trans-sexuel qui sont considérés par l'administration comme des malades relevant de la psychiatrie. Au delà du parcours du combattant administratif qu'il faut suivre pour faire valider un changement de genre, un problème qui ne m'avait absolument pas effleuré, est le fait que l'adoption est aussi interdite aux trans : une personne trans qui souhaite adopter verra son dossier rejeté car son changement de genre figure sur son extrait d'acte de naissance. Comme être trans est considéré comme une maladie psychiatrique, c'est donc incompatible avec l'adoption[2].
Position de l'UDF
Je reviens sur la position de l'UDF, ou plutôt la non position[3]. En effet l'UDF, contrairement à d'autres partis comme ceux de gauche, ne défini que rarement des positions de parti. On l'a vu par exemple avec la motion de censure qui n'a pas été votés par tous les parlementaires[4]. A l'université d'été 2006, lorsque j'avais demandé pourquoi ce sujet n'était pas débattu, on m'avait répondu "parce que nous ne sommes pas d'accord"[5]. Ce sur quoi Jean Christophe Lagarde avait renchéri, que ce n'était pas une excuse et qu'il faudrait le faire[6].
Pour faire court :
- Certains UDF sont pour : les jeunes UDF, quelques députés ou sénateurs (liste inconnue, ou du moins non publique), les militants de Centr'égaux et votre serviteur. De mémoire je croix que Jean Christophe Lagarde est pour.
- Une majorité est mitigée et préfère parler d'union civile et d'adoption simple : le président et candidat, François Bayrou, Marielle de Sarnez, quelques députés ou sénateurs (liste inconnue). Je pense pouvoir dire Rudy Salles, député de Nice en est.
- Une minorité active est contre : ceux qui ont signé une pétition à la con pour exiger qu'un enfant soit élevé par un père et une mère[7].
Autant vous dire que lorsque vous discutez avec des militants Vert, ce n'est pas forcément spontané pour eux d'intégrer que je parle en mon nom et non en celui de mon parti.
Loby
J'ai posé la question de comment influer sur les politiques ? Parmi les réponses je note la nécessité de s'impliquer dans les associations européennes et de sortir du cadre franco français. En effet, le droit européen étant supra national, agir au niveau européen permet de forcer la main des parlements nationaux.
Pour ma part, je croix sincèrement qu'il faut agir au sein des partis politiques aussi. En effet, lorsque j'ai présenté à Rudy Salles ma contribution sur le sujet du mariage et de l'homoparentalité, cela a été l'occasion pour lui de s'interroger sur un sujet auquel il ne s'intéressait pas forcément. Aujourd'hui il soutient que le sujet doit être débattu à l'assemblée et que la situation du droit est insatisfaisante au regard de la parentalité des homosexuels[8]. Si tous les parlementaires faisaient déjà ce pas là, il serait extrêmement plus simple de faire avancer la législation.
Une intervenante a souligné qu'il fallait que cette cause ne soit pas exclusivement portée par des homosexuels. Ok, je suis hétero et cela ne m'empêche pas de lutter contre les inégalités vécues par les homos. Pour faire simple, je considère que la lute contre ce type d'inégalité est tellement facile, qu'elle ne devrait pas être nécessaire : 5 lignes dans un texte de lois et la très grande majorité des inégalités son abolies de fait, sans que ça coute 1 centime à la collectivité. On fait cette modif et on dépense son énergie à réduire les autres inégalité plus difficiles à traiter (emplois, éducation, santé...).
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